Logo Monique Castillo Chargement...

Un philosophe de l’ordre et un philosophe de la loi face au changement du monde

Parue dans : Kant et les Grecs - Hier et aujourd’hui

2022, Vrin, Paris, France

Quand le pouvoir est dépourvu de toute fondation métaphysique, ne devient-il pas un simple instrument d’union civile par domination des volontés particulières ? Tel est l’enjeu de la confrontation entre une philosophie de l’ordre et une philosophie de la loi, enjeu présenté et exploré par le texte de de Monique Castillo : « Un philosophe de l’ordre et un philosophe de la loi face au changement du monde. »
 
Chercher à retrouver l’idéal platonicien de République en mettant entre parenthèses la conception moderne du pouvoir fait entrevoir que, quand les individus sont perçus comme des êtres naturellement sociaux, les liens importent autant que les lois et que la justice doit organiser la concorde entre des individu et des groupes dont les fonctions, les compétences et les dispositions sont distinctes et inégales.
Kant affronte, quant à lui, le problème du commencement propre aux théories du pacte social, pour lesquelles le pouvoir des lois est issu de la peur de la violence. Parce qu’il comprend qu’une conception simplement instrumentale du pouvoir conduit à son intensification constante, même au titre de contre-pouvoir, Kant fait de l’expression publique des attentes politiques un droit de résistance qui agit comme un impératif de responsabilité républicaine.
Ces deux philosophies bien différentes sont unies par la conviction que toute justification empirique « réaliste » du pouvoir est impuissante à en produire la légitimité.
 
Kant et les Grecs – hier et aujourd’hui réunit les conférences du du XIVe congrès de la Société internationale d’Études Kantiennes de Langue Française (SiEKLF) qui s’est tenu à Athènes en octobre 2019.